François Roddier, thermodynamique et société

Débats philosophiques et de sociétés.
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par sen-no-sen » 25/03/15, 09:10

Ahmed a écrit :Plus loin:
Une finalité métaphysique en somme? C'est un non sens...

C'est vrai que l'emploi de ce terme peut sembler empreint d'ambiguïté, pourtant elle est levée par le qualificatif. Il ne s'agit pas d'un but déterminé à l'avance comme chez Bergson, chez Hegel, ou dans un tout autre style par Susan Blackmore, mais d'un but recherché de façon lucide et volontaire (ce qui n'implique pas qu'il soit nécessairement atteint).


Je n'emploierais pas le terme de metaphysique dans ce cas,mais plutôt de "meta-systèmique".
L'idée que tu défends reviens en effet à sortir du carcan idéologique imposé par le système,Phillipe Guillemant appel cela le "parc de la pensée"(imposée).
La solution par l'extérieur en somme,si j'ai bien saisi?


Autant je trouve la démarche scientifique de Roddier fructueuse lorsqu'il décrit le mécanisme général de la thermodynamique, autant ses conclusions ou prévisions sur les détails précis qui ne ressortent pas de sa méthode et à qui il les emprunte par force cependant, sont inadéquates.


La grille de lecture thermo-bio-sociologique est jeune,il faut lui laisser le temps de s'affiner.
D'ailleurs l’auteur invite ses lecteurs à parfaire son ébauche.
De plus il manque encore la touche finale,la grille quantique.
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par Ahmed » 25/03/15, 15:05

La solution ne peut se trouver qu'en dehors d'un système, tout ce qui est inclus dedans devant nécessairement s'y conformer. Même lorsque les forces intra-contestataires s'expriment, ce n'est (lorsque cela aboutit) que pour infléchir le système dans le sens de sa meilleure conservation: il y a une marge appréciable d'évolution à l'intérieur du cadre systémique. En effet, les agents dominants ne représentent pas toujours l'optimum de développement du système et c'est à l'intérieur de l'ensemble des agents que naissent pour lui des opportunités de renforcement.
J'avais cité déjà l'ex. du Front Populaire, honni et combattu par les classes dirigeantes et qui pourtant, par son succès, a contribuer à fortifier le système et donc à gratifier, en retour, ceux-là même qui s'y opposaient!
Prend les partis qui revendiquent aujourd'hui la qualité d'être contre le capitalisme: leur projet ne consiste en réalité qu'à faire bénéficier des bienfaits du capitalisme des tranches de population qui en sont exclues ou n'en profitent que marginalement!
Il y a là un bel exemple de rivalité mimétique, dans lequel (comme toujours!) le sujet ne peut désirer que ce que désire son rival; ce dernier, quoique vertueusement condamné, se percevant comme un idéal.

Pour en revenir à certains points évoqués dans mon message précédent, il ne faut pas se méprendre, ils n'excluent pas quelques aménagements de "confort"*, à condition d'être conscient que ce ne sera jamais un pas vers la sortie.

La liberté ressortant de la métaphysique et ce refus de subir le déterminisme d'un système ne pouvant s'énoncer que comme acte libre, le terme de "métaphysique" est adéquat.

*Un loi a été votée pour protéger (un peu) contre les appels téléphoniques incessants venant de centres d'appel (genre "partenaire EDF"; sic!); les décrets d'applications ne sont pas encore sortis et ce ne sera effectif que d'ici un an (semble-t-il). Il suffira de s'inscrire gratuitement sur une liste (les masochistes pourront continuer comme avant! :P ).
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par sen-no-sen » 03/04/15, 09:56

Un article de rue 89 sur les travaux de François Roddier,il était (enfin!) temps que des journalistes s’intéressent à ses travaux:



François Roddier marie économie, biologie et thermodynamique pour analyser notre monde et ses crises. Pour lui, le choc de la fin du pétrole sera très brutal, mais nous pouvons surmonter cette transition abrupte.




François Roddier marie économie, biologie et thermodynamique pour analyser notre monde et ses crises. Pour lui, le choc de la fin du pétrole sera très brutal, mais nous pouvons surmonter cette transition abrupte.



La pensée de François Roddier est complexe. Il faut du temps pour l’assimiler. Mais son intérêt vaut largement les minutes nécessaires à son appréhension.

En mariant l’économie, la biologie et la thermodynamique (l’étude de l’énergie et de ses transformations), cet astrophysicien de presque 80 ans propose une lecture étonnante et passionnante de notre monde et de ses crises.

Parfait pour stimuler son cerveau.

Voici d’abord une présentation de sa démarche, tirée d’une conférence organisée le 12 mars par le think tank The Shift project :

« Tout comme les animaux mangent pour vivre, l’humanité se nourrit d’énergie, notamment du pétrole. On peut donc dire qu’elle a un métabolisme et que l’économie est l’étude de ce métabolisme. Si on regarde bien, on peut voir que les processus biochimiques qui régissent les êtres vivants se transposent très bien à l’économie. »




Conférence de François Roddier le 12 mars 2015

Pour comprendre son propos, il faut savoir les trois choses suivantes :

François Roddier évoque la notion de systèmes dissipatifs. Cela désigne les systèmes qui sont alimentés en permanence par un flux d’énergie. Une casserole d’eau sur un feu, une étoile, un être vivant ou une société humaine sont des systèmes dissipatifs.

Il existe deux lois fondamentales en thermodynamique. La première dit que l’énergie se conserve. La seconde précise que l’énergie se dégrade sous la forme de chaleur. Une boule de pétanque qui roule va s’arrêter au bout d’un moment, à cause de frottements qui la ralentissent et dégagent de la chaleur. On appelle cela la dissipation de l’énergie. Cette énergie est en quelque sorte perdue, puisqu’elle n’est plus utilisable par l’homme.

La mesure de cette dissipation s’appelle l’entropie. Comme le résume le journaliste Matthieu Auzanneau, l’entropie est de fait « une mesure de la désorganisation des systèmes, du désordre irrémédiablement croissant du monde ».

Rue89 : Comment en êtes-vous venu à appliquer les lois de la thermodynamique à l’économie ?

François Roddier : Quand j’ai pris ma retraite d’astrophysicien, je me suis dit qu’il était grand temps de m’intéresser à autre chose que l’astronomie. J’ai fait des recherches sur la biologie, je m’intéressais aussi beaucoup aux problèmes contemporains, aux crises économiques, au chômage… J’ai démarré un blog, en 2005, où j’ai commencé à raconter le fil de ma pensée et de mes lectures.

J’ai lu à l’époque « Effondrement » [2005, éditions Gallimard, ndlr], de Jared Diamond, où l’auteur s’intéresse à trois îles polynésiennes, Mangareva, Pitcairn et Henderson, qui avaient mis en place un commerce triangulaire très poussé. Mais pour ce faire, ils ont abattu leurs arbres, tous leurs arbres, ils ont détruit leur environnement, ils ont alors disparu. J’ai trouvé que c’était un bon exemple et de là j’ai poursuivi mon raisonnement au fil de mes lectures. Dès le 5e article de mon blog j’en arrive à la thermodynamique, tout simplement parce qu’il m’a paru évident, en tant que thermodynamicien, qu’on pouvait appliquer certaines lois à l’économie.

Est-ce nouveau comme raisonnement ?

J’ai commencé à lire des choses sur les gens qui essayent d’appliquer les lois de la thermodynamique à d’autres domaines. Beaucoup de biologistes par exemple étudient les écosystèmes de cette façon. Le vivant est un système qui dissipe de l’énergie, comme une machine à vapeur. Pour bouger, il vous faut sans cesse être alimenté en énergie. C’est de la thermodynamique !

Vous dites que l’homme est une espèce particulièrement efficace pour dissiper de l’énergie, 10 000 fois plus que le soleil ! Comment expliquer ce phénomène ?

C’est un astronome américain qui a étudié ça, il s’appelle Eric Chaisson. Il a tracé une courbe où l’on voit l’énergie dissipée par unité de masse, et on voit qu’au fil de l’histoire de l’univers sont apparues des structures capables de dissiper toujours plus d’énergie.

Pour comprendre son propos, il faut savoir les trois choses suivantes :

François Roddier évoque la notion de systèmes dissipatifs. Cela désigne les systèmes qui sont alimentés en permanence par un flux d’énergie. Une casserole d’eau sur un feu, une étoile, un être vivant ou une société humaine sont des systèmes dissipatifs.

Il existe deux lois fondamentales en thermodynamique. La première dit que l’énergie se conserve. La seconde précise que l’énergie se dégrade sous la forme de chaleur. Une boule de pétanque qui roule va s’arrêter au bout d’un moment, à cause de frottements qui la ralentissent et dégagent de la chaleur. On appelle cela la dissipation de l’énergie. Cette énergie est en quelque sorte perdue, puisqu’elle n’est plus utilisable par l’homme.

La mesure de cette dissipation s’appelle l’entropie. Comme le résume le journaliste Matthieu Auzanneau, l’entropie est de fait « une mesure de la désorganisation des systèmes, du désordre irrémédiablement croissant du monde ».

Rue89 : Comment en êtes-vous venu à appliquer les lois de la thermodynamique à l’économie ?

François Roddier : Quand j’ai pris ma retraite d’astrophysicien, je me suis dit qu’il était grand temps de m’intéresser à autre chose que l’astronomie. J’ai fait des recherches sur la biologie, je m’intéressais aussi beaucoup aux problèmes contemporains, aux crises économiques, au chômage… J’ai démarré un blog, en 2005, où j’ai commencé à raconter le fil de ma pensée et de mes lectures.

J’ai lu à l’époque « Effondrement » [2005, éditions Gallimard, ndlr], de Jared Diamond, où l’auteur s’intéresse à trois îles polynésiennes, Mangareva, Pitcairn et Henderson, qui avaient mis en place un commerce triangulaire très poussé. Mais pour ce faire, ils ont abattu leurs arbres, tous leurs arbres, ils ont détruit leur environnement, ils ont alors disparu. J’ai trouvé que c’était un bon exemple et de là j’ai poursuivi mon raisonnement au fil de mes lectures. Dès le 5e article de mon blog j’en arrive à la thermodynamique, tout simplement parce qu’il m’a paru évident, en tant que thermodynamicien, qu’on pouvait appliquer certaines lois à l’économie.(...)


http://rue89.nouvelobs.com/2015/03/24/atteint-point-critique-leffondrement-civilisation-258304
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par sen-no-sen » 03/04/15, 10:03

A regarder:thermodynamique des transitions économiques présenté par F.Roddier.

https://www.youtube.com/watch?v=5-qap1cQhGA
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par Ahmed » 04/04/15, 13:03

Je viens d'achever le visionnage de cette conférence: toujours aussi brillant, François Roddier développe la logique rigoureuse de sa grille de lecture avec son intelligence coutumière.
Ce genre d'approche novateur est très important: une nouvelle façon de considérer les choses change notre regard sur elles.

La focalisation sur les seuls déterminismes, si importants, ne peut cependant pas se faire sans quelques "dégâts collatéraux", conséquences de la méthodologie suivie.
Le danger est surtout de naturaliser des phénomènes qui ne le sont en aucune manière, comme par exemple de considérer que l'économie est un lent processus historique et que son expression actuelle n'est qu'un "progrès" évolutif, au lieu de percevoir sa radicale altérité.
Moins abstraitement, il parle à un moment du critère d'utilité d'une marchandise sans s'interroger sur la notion*, pourtant essentielle de l'aspect qualitatif: la science ne s'intéresse qu'aux quantités.
Ailleurs, il introduit la relation entre la capacité à dissiper de l'énergie et le bien-être, autrement dit il avalise, sous couvert de rigueur scientifique, un élément de la propagande du système!

Plus loin, il soulève un point qui m'intéresse particulièrement et que j'avais déjà soulevé antérieurement et qui fait référence à la différence de potentiel existant entre riches et pauvres. Il envisage cela de façon un peu différente et surtout il en tire des conclusions quasiment opposées. Là où j'expliquais que le pouvoir entre individus dépendait de la différence de potentiel qui les séparent, quelque soit les valeurs absolues retenues, j'exprimais quelque chose de très proche de ce que sa théorie suggère. je peux le traduire ainsi: les riches représentent la source chaude et les pauvres la source froide, plus la différence de "température" est grande, plus les seconds sont politiquement dépendants des premiers (évidemment, l'inverse est vrai, cette fois au point de vue de la valeur). Roddier, lui, se contente d'en tirer l'idée qu'il faut deux monnaies de parité différentes s'ajustant à des niveaux de productivité différents pour instaurer une progressive égalité; je trouve cela plus que léger.
Sur la question des énergies, il ne remet pas en cause le dogme du "toujours plus", simplement de changer de source d'énergie.

Sa méthode, quoiqu'éclairante à bien des égards, s'avère impuissante à formuler une critique solide, par impossibilité à sortir de son modèle.

*Ceci supposerait que le but de toute production est de satisfaire un besoin humain, alors que la véritable finalité réside dans l'accumulation de valeur; l'utilité n'est que la qualité résiduelle du processus et ne s'exprime que dans la mesure où elle peut faciliter ce qui conditionne la réalisation de la valeur: la vente.
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par sen-no-sen » 04/04/15, 19:40

Ahmed a écrit :Ailleurs, il introduit la relation entre la capacité à dissiper de l'énergie et le bien-être, autrement dit il avalise, sous couvert de rigueur scientifique, un élément de la propagande du système!


Je comprend ta remarque mais attention cette affirmation est à considérer dans un contexte donné.
Dans une société de consommation, le bonheur,aussi superficiel soit il, obéit au processus de maximisation de la dissipation d’énergie,c'est à dire que même à l'intérieur d'un tel système c'est l’algorithme de maximisation qui fixe la donne.
Dans une telle société le bonheur sera donc synonyme de consommation effréné,ce qui est juste et se constate tout les jours.
Les gens très riches dissipe un maximum d'énergie au travers de leurs possessions:grosses cylindrées,demeures gigantesque,bateaux,jet privée,voyage aux antipodes,voir même pour les plus fortunés incursion spatiale!

néanmoins le reste des activités,même les plus nobles obéissent la aussi à la notion de maximisation de la dissipation d'énergie,quelques exemple:
-Avoir des enfants:comme le souligne Roddier,un être humain dissipe autant d'énergie que 10 000 fois sont équivalent en masse solaire,la procréation est donc un acte d'une grande valeur thermodynamique! Et le fait d'avoir des enfants est l'un des plus grands bonheur "authentique".
-Autre exemple avec le don de soi:aider les autres c'est permettre la pérennisation de l’espèce,et donc la continuité dans la dissipation d'énergie.
-La réflexion également,le cerveau étant le plus grand consommateur d'énergie du corps...idem avec le sport,les arts etc..
En somme il ne faut pas juger le support de la maximisation,mais le processus qui le sous-tends,et le cas échéant c'est effectivement la dissipation d’énergie --sous une forme ou une autre-- qui permet le bonheur,le consumérisme n'y échappe donc pas.
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par sen-no-sen » 04/04/15, 19:47

Ahmed a écrit :Ailleurs, il introduit la relation entre la capacité à dissiper de l'énergie et le bien-être, autrement dit il avalise, sous couvert de rigueur scientifique, un élément de la propagande du système!


Je comprend ta remarque mais attention cette affirmation est à considérer dans un contexte donné.
Dans une société de consommation, le bonheur,aussi superficiel soit il, obéit au processus de maximisation de la dissipation d’énergie,c'est à dire que même à l'intérieur d'un tel système c'est l’algorithme de maximisation qui fixe la donne.
Dans une telle société le bonheur sera donc synonyme de consommation effréné,ce qui est juste et se constate tout les jours.
Les gens très riches dissipe un maximum d'énergie au travers de leurs possessions:grosses cylindrées,demeures gigantesque,bateaux,jet privée,voyage aux antipodes,voir même pour les plus fortunés des incursions spatiales!

Néanmoins, le reste des activités,même les plus nobles obéissent la aussi à la notion de maximisation de la dissipation d'énergie,quelques exemple:
-Avoir des enfants:comme le souligne Roddier,un être humain dissipe autant d'énergie que 10 000 fois sont équivalent en masse solaire,la procréation est donc un acte d'une grande valeur thermodynamique! Et le fait d'avoir des enfants est l'un des plus grands bonheur "authentique".
-Autre exemple avec le don de soi:aider les autres c'est permettre la pérennisation de l’espèce,et donc la continuité dans la dissipation d'énergie.
-La réflexion également,le cerveau étant le plus grand consommateur d'énergie du corps...idem avec le sport,les arts etc..
En somme il ne faut pas juger le support de la maximisation,mais le processus qui le sous-tends,et le cas échéant c'est effectivement la dissipation d’énergie --sous une forme ou une autre-- qui permet le bonheur,le consumérisme n'y échappe donc pas.

Sur la question des énergies, il ne remet pas en cause le dogme du "toujours plus", simplement de changer de source d'énergie.

Dans son ouvrage thermodynamique de l'évolution,il indique clairement l'idée que l'accès à une source d'énergie à profusion favorise la compétition,source de conflit,dans son exposé supra je pense qu'il n'a pas considérer que la question était a développé,tout simplement.
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par Ahmed » 05/04/15, 18:57

Il y a là des distinguos à opérer, ce qui n'est pas si facile.
Que des façons de vivre consomment de l'énergie, sans nul doute. Cependant, il m'apparait très clairement une relation inverse entre authenticité d'une expérience et dépense d'énergie: chaque soumission supplémentaire à l'économique représente un accroissement de notre prolétarisation (entendu au sens marxiste originel de perte d'autonomie, de savoir-faire), un appauvrissement de notre psychisme. Nous sommes donc en présence d'une fonction inverse.
La question de la perpétuation de l'espèce au travers de nos enfants ne peut se résumer ainsi que tu le fais: tu as absolument raison si nous les considérons comme des agents chargés de continuer notre œuvre destructrice, mais plus du tout si, comme tu l'avais déjà évoqué, ils augmentent la dissipation de l'énergie sur un temps plus long, ce qui change tout puisque cela peut devenir admissible et supportable.
Par ailleurs, c'est un raccourci excessif de généraliser la capacité de nuisance en produisant un homme abstrait et "moyen": la réalité révèle des disparités considérables entre les nuisances individuelles.

Quant à la consommation du cerveau, je ne crois pas que ce soit si considérable en valeur absolue; par ailleurs, ce me semble un bon "investissement" en matière de négentropie!
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par sen-no-sen » 05/04/15, 19:45

Ahmed a écrit :Que des façons de vivre consomment de l'énergie, sans nul doute. Cependant, il m'apparait très clairement une relation inverse entre authenticité d'une expérience et dépense d'énergie: chaque soumission supplémentaire à l'économique représente un accroissement de notre prolétarisation (entendu au sens marxiste originel de perte d'autonomie, de savoir-faire), un appauvrissement de notre psychisme. Nous sommes donc en présence d'une fonction inverse.


Cette soumission est la résultante de l'expansion du technologisme,qui réponds lui aussi à la logique de maximisation.
Hors, sélection naturelle oblige,le développement technologique entraine de fait un affaiblissement des autres formes de vie et donc de leurs capacité à dissiper de l’énergie,mais il s'agit là d'un choc ontologique entre deux mondes.

Quant à la consommation du cerveau, je ne crois pas que ce soit si considérable en valeur absolue; par ailleurs, ce me semble un bon "investissement" en matière de négentropie!


Aucune technologie n'aurait pu voir le jour sans des cerveaux pour les concevoir,de plus la somme énergétique nécessaire à l’avènement d'une espèces animale doté d'un tel organes est absolument gigantesque!

Les travaux de F.Roddier et (bien d'autre d'ailleurs!) démontre que l'Univers est une sorte d'ordinateur quantique qui calcule en permanence le moyen de dissiper au mieux l'énergie.
Dans un tel cas,il parait assez évident que les différentes formes d'épanouissement trouvent leurs sources d'une façon ou d'une autre dans ce processus.

Mais l’univers n’est-il pas un ensemble de particules en interaction? Dans ce cas l’univers est, comme le pense Fredkin, un immense ordinateur*. Mais que calcule-t-il? Le lecteur assidu de ce blog aura sans doute deviné la réponse. L’univers suit un algorithme d’optimisation. Il cherche constamment à maximiser la dissipation d’énergie (ou taux de production d’entropie).

http://www.francois-roddier.fr/?p=199

*Le terme de cerveau me semble plus approprié,un ordinateur n'étant qu'un pale ersatz de cerveau.
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par Ahmed » 05/04/15, 20:42

Le processus d'optimisation de la dissipation de l'énergie relève d'un aspect quantitatif, et celui de l'humanisation progressive également, mais ce qui est réellement intéressant c'est la résultante qualitative de ce qui constitue l'humanité.

Donc, d'accord sur le préalable énergétique, mais le tournant vers une minimalisation dissipative s'impose des deux côtés: une évolution vers plus d'humanité le réclame et la poursuite de l'aventure humaine qui dépend de cette évolution, l'exige également.

Car si la dissipation énergétique est inévitable, seule sa modération volontaire est en mesure de ménager une poche de survie pour une humanité qui tend à devenir inutile et donc, à être éliminée.
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